Suite aux nombreuses réactions que l'émission a suscitées, Envoyé Spécial souhaite réagir. FemininBio.com donne la parole à Véronique Blanc, la journaliste de ce reportage.
Après une enquête rigoureuse et documentée, j'ai simplement voulu montrer que l’industrie de la cosmétique bio a, elle aussi, ses points positifs et ses bémols.
Les avantages :
Aujourd’hui, elle permet d’éviter, contrairement à la cosmétique classique, les produits chimiques les plus suspects comme les parabens, les éthers de glycol, les sels d’aluminium, le triclosan ou encore les phtalates.
Elle est meilleure pour l’environnement car biodégradable.
En utilisant, pour partie, des ingrédients Bio, elle évite l’utilisation de pesticides.
Elle est innovante et cherche des solutions alternatives à la cosmétique conventionnelle.
Les points neutres :
L’efficacité varie selon les marques et les produits, en fonction de la formulation choisie par les fabricants. Elle n’est ni plus efficace, ni moins efficace que la cosmétique conventionnelle.
Elle subit les mêmes tests et les mêmes contrôles que la cosmétique conventionnelle.
Les bémols :
Elle utilise des huiles essentielles qui, pour certaines, sont allergisantes. Les fabricants sont d’ailleurs tenus de le signifier sur les emballages.
Comme il est souligné dans le reportage, les réactions sont rares mais ce n’est pas pour cela qu’elle n’existe pas. D’ailleurs un réseau de vigilance surveille ces « réactions », pour voir si elles augmentent avec le marché.
Il faut noter toutefois que les allergies et irritations existent aussi avec la cosmétique conventionnelle.
Elle utilise parfois de l’alcool comme conservateur. Certaines personnes ne le supportent pas car, même mélangé avec les autres ingrédients, il reste asséchant et irritant.
Certains fabricants ont joué sur les mots en marquant « sans paraben ajouté » ou « sans phénoxyéthanol ajouté » sur les packagings.
En effet, jusqu’au 31 décembre dernier et ce depuis 2003, en concertation avec l’organisme de contrôle Ecocert, les fabricants avaient le droit, par dérogation, d’acheter et d’utiliser des composants conservés au Paraben ou/et Phénoxyéthanol.
En revanche, ils n’avaient pas le droit d’utiliser ces conservateurs dans leurs produits finis, lorsqu’ils les fabriquaient en mélangeant tous les composants. D’où la mention « sans paraben ajouté » quand il n’y avait pas de paraben ajouté dans le produit fini…
Il aurait été plus clair et plus honnête de marquer « Traces de paraben » ou « Traces de phénoxyéthanol ». Cela dit, les produits respectaient la loi mais, même dans le Bio, il faut décrypter le marketing pour ne pas se faire abuser par des mentions sibyllines.
Conclusion :
A travers ce reportage, il n’était pas question de couper l’herbe sous le pied à une filière en plein essor, qui a, de surcroît, le mérite de proposer aux consommateurs des solutions alternatives à la cosmétique conventionnelle.
Par ailleurs, j'ai aussi apprécié la transparence de la majorité des acteurs de ce marché ; une transparence au contraire difficile à obtenir dans la cosmétique conventionnelle.
En revanche, les consommateurs doivent rester vigilants et continuer à lire à la loupe les étiquettes, une règle qui s’applique à tous les marchés.
PS. : (Archipel Parfums) : Pour vous aider à détecter la liste de vos ingrédients -INCI- vous pouvez vous rendre sur le site de la vérité sur les cosmétiques
Suite à l'emission du Jeudi 5 mars, le label COSMEBIO a rédigé un communiqué sonnant comme un droit de réponse que j'ai choisi de vous publier accompagné de quelques commentaires.
COMMUNIQUE DE COSMEBIO
En dépit des dénégations de sa réalisatrice (cf. communiqué de Véronique Blanc sur
www.femininbio.com), l’émission Envoyé spécial en date du 5 mars 2009, consacrée à la
cosmétique bio, s’est avérée extrêmement tendancieuse. Sur fond de musique de film à
suspense, de voix off, d’interview tronquée et de raccourcis trompeurs, elle a semé la
confusion.
Plus importante association européenne de cosmétique bio fondée en 2002 et
regroupant plus de 270 sociétés opérant dans le domaine des cosmétiques écologiques et
biologiques, l’association interprofessionnelle COSMEBIO déplore qu’à l’heure de réaliser un
bilan de quatre ans d’expansion de la cosmétique bio, les réalisateurs de cette émission
n’aient pas pris contact avec elle.
Afin de lever les doutes nés de la présentation ambigüe qui a été faite de la
cosmétique bio, COSMEBIO entend répondre ici aux interrogations suivantes :
- Les réactions cutanées sont-elles plus fréquentes avec la cosmétique bio qu’avec la
cosmétique conventionnelle ?
NON. Contrairement à ce que peut laisser supposer l’image informatique d’un visage
rougi suite à l’application d’un produit cosmétique, que l’on nous a présenté comme
bio, il n’y a pas plus de réactions cutanées avec ces produits qu’avec les produits
cosmétiques conventionnels. Conformément à la réglementation, ils subissent les
mêmes tests d’innocuité que ceux-ci, avant leur mise sur le marché. Le laboratoire
présenté dans l’émission réalise précisément ce type d’études préalables afin de
prévenir toute mise sur le marché problématique. La réaction cutanée présentée à
l’écran a donc eu lieu avant la mise sur le marché dudit produit et celui-ci a dû être
reformulé ou abandonné. Pourquoi ne pas l’avoir précisé ?
Mon avis : La bonne question aurait été de demander au-dit labo ce qu'il en était à présent de ce produit et d'ou aurait pu venir cette réaction cutanée. Et cela est valable que le produit soit bio ou non, les réactions allergiques pouvant venir de différentes choses, ou tout simplement d'un utilisateur dont la peau est fragile.
- Les huiles essentielles sont-elles irritantes ?
NON si elles sont judicieusement utilisées. Même si plusieurs d’entre elles présentent
quelques uns des allergènes répertoriés par la Directive européenne qui contraint à
les mentionner dans la liste INCI, elles ne posent aucun problème si elles sont
correctement dosées. Au demeurant, l’utilisation des huiles essentielles n’est pas
l’apanage de la cosmétique bio et beaucoup de produits de cosmétique bio
n’utilisent pas d’huiles essentielles.
Les parabens sont-ils utilisés dans la cosmétique bio ?
NON. Ils sont exclus des référentiels Ecocert et Qualité France de la cosmétique
écologique et biologique et de la Charte Cosmébio. Ils ont été tolérés à titre
exceptionnel jusqu’au 31.12.2008 dans certaines matières premières peu utilisées
(cf. communiqué Ecocert sur www.fémininbio.com). Ils pouvaient donc apparaître à
l’état de faibles traces dans des analyses de recherche très poussées. Depuis des
années, à l’initiative d’Ecocert, les organismes certificateurs exigent des fournisseurs
de matières premières une déclaration de l’intégralité du système de conservation
mis en oeuvre, ce qui permet d’écarter les substances non admises par le référentiel.
Il a pu advenir que certains fournisseurs, non rompus à cet exercice de transparence,
omettent de répondre in extenso. Au fil des ans, ces omissions sont devenues
rarissimes.
Pour INFO : Retrouvez le droit de réponse d'ECOCERT
- Comment les produits de beauté bio sont-ils conservés ?
La sécurité des consommateurs implique que les produits de beauté, au même titre
que les produits alimentaires, présentent une durée de vie optimale, validée par des
tests. La conservation des produits de cosmétique bio est le plus souvent assurée à
l’aide d’un complexe de sels et d’acides (benzoate de sodium, sorbate de potassium
[ces deux sels sont aussi autorisés dans l’alimentation biologique], acide
déhydroacétique,…) et/ou d’éthanol et/ou d’huiles essentielles (cf. référentiel de la
cosmétique écologique et biologique). Selon leur modalité de formulation, leur
nature, leur présentation ou leur conditionnement, les produits de cosmétique bio
peuvent parfois revendiquer l’absence de conservateur chimique.
- Les produits cosmétiques bio sont-ils moins efficaces que les produits cosmétiques
conventionnels ?
NON, ils sont tout aussi efficaces et plusieurs études comparatives l’ont prouvé. Les
laboratoires de cosmétique bio réalisent des tests d’usage au même titre que les
sociétés de cosmétique conventionnelle.
Mon avis : Je reste intimement persuadée que l'on peut aussi trouver de trés bons produits, bios et aussi proche de la nature que possible, sans parabens, sans composants douteux et qui ne sont pas pour autant labellisés. Ce qui ne leur retire AUCUNE qualité.
- La cosmétique bio a-t-elle progressé au cours des cinq dernières années ?
BEAUCOUP. La plupart des anciens intervenants avaient déjà une excellente
expertise. Les nouveaux venus ont rapidement progressé et l’ensemble des
intervenants de la cosmétique bio offre aujourd’hui un large panel de formules
stables, fiables, efficaces et agréables.
C'est un peu le cas d'Archipel Parfums, et de tas d'autes petites entreprises qui n'ont pas forcément les finances nécessaires pour s'offrir les services couteux d'un label bio.
Pour info : Les droit de réponse de
MELVITA
WELEDA
SO'BIO ETHIC
BLEU VERT
LA CLAREE
ECOCERT
Je pense que nous avons été assez nombreux à regarder l'emission d'envoyé spécial du 5 Mars dernier, dont le sujet était : Cosmétique bio : Le bonheur est-il dans le pot ?
J'avais commencé à préparer un billet au sujet de cette emission, puis en lisant d'autre blog, je suis arrivé sur celui d'Evy de Evydemment bio qui a parfaitement rédiger le résumé, et je me suis permise de la contacter pour lui demander si je pouvais le lui emprunter pour le blog d'Archipel Parfums.
Elle a gentiment accepté, ainsi je pense que trouverez ci-dessous un avis précieux ... Bonne lecture.
1) un cosmétique bio ne contient parfois qu'un minimum d'ingrédients bio
Je vous en parlais dans mon billet de lundi (à partir de quand un cosmétique est-il vraiment bio ?) et vous annonçais d'ailleurs la création d'une nouvelle page dans la boutique evydemmentbio qui vous présente désormais les produits de la boutique classé par le pourcentage d'ingrédients bio qu'ils contiennent
effectivement on parle de cosmétique bio mais cela ne veut en aucun cas dire que le produit est 100% bio même si ça peut arriver (lorsque qu'il s'agit uniquement d'un mélange d'huile végétales et d'huiles essentielle : l'été des douces angevines par exemple)
Le pourcentage d'ingrédients bio varie en fonction des ingrédients utilisés ( plus moins faciles et coûteux de trouver en version bio), de l'engagement de la marque, du label du produit.
Lu dans PRIMA, un article intéressant sur les produits « BIO ».
"Le Bio, pas forcément un produit de qualité"
« Toutefois, le bio labellisé tient compte exclusivement de l'impact environnemental du produit; ce n'est ni un gage de sécurité, ni d'efficacité, précise Lionel de Benedetti, directeur du laboratoire Recherche et Qualité Clarins. L'équipe d'Ecocert reconnaît d'ailleurs volontiers que c'est l'aspect environnemental et non la qualité même des formules qui les intéresse. Ainsi aucun test d'allergie n'est requis et certains produis bio affichent, comme la loi les y oblige, la liste de leurs allergènes.»
Le point de vue d' Archipel Parfums
Sans négliger l'impact sans doute positif (à long terme) de la ''démarche Bio'' sur l'environnement et la planète en général, il est bon également de rappeler de temps à autres, comme le fait très justement PRIMA dans son article, qu'aucun label international Bio n'existe actuellement et que les entreprises de labellisation, tel Ecocert en France, sont des sociétés privées.
D'autre part, pour être complètement efficace, il faudrait aussi que la ''démarche Bio'' suscite le même intérêt pour l'ensemble de nos comportements, nos gestes et habitudes de consommation (nourriture, vestimentaire, gestion de l'eau, de l'énergie, des déchets, etc...), et ne s'applique pas plus particulièrement aux produits cosmétiques.
Car au-delà de l'écho ''marketing'', qu'elle connait actuellement dans ce domaine, la ''démarche Bio'' ne doit pas pour autant conduire l'acheteur à occulter les marques qui, bien que ''non-labellisées'' (le plus souvent d'ailleurs parce qu'elles ne le souhaitent pas), n'en font pas moins des produits de très bonne qualité, respectant le consommateur et l'environnement, mais aussi la production artisanale, ce véritable ''commerce équitable'' de proximité.
À vos plumes et commentaires pour animer cette petite ''discussion ''...