Voilà le 3ème article proposée par Imélia, graphiste webdesigner qui nous mets en garde contre les "arnaqueurs du web" afin que nous "novice en la matière" puissions nous entourer des "bons prestataires".
Pour ce faire prenons quelques précautions.
Une nouvelle saga fait suite à une arnaque vécue et racontée sur le forum des Mampreneurs par une membre du réseau.
Cette troisième partie traitera d’une question – pour ne pas dire LA question essentielle ?
Comment contractualiser la commande, la réalisation, et le paiement ?
1 : le devis
Vous vous apprêtez à créer, et donc à acheter, un site internet.
Pour cela, vous avez choisi avec soin votre prestataire.
Vous lui avez transmis votre cahier des charges (plus ou moins fourni selon les cas, un petit site ne nécessite pas forcément un cahier des charges de 30 pages ), et attendez en retour l’émission du devis qui viendra répondre aux attentes énumérées.
Il est important de considérer que, dans ce métier et dans 99,99999 % des cas (du moins chez les freelances), le devis vaut bon de commande dès lors qu’il est signé par le client.
Si c’est effectivement le cas, cette mention doit figurer en toutes lettres quelque part sur le document.
Par exemple, « tout devis signé vaut bon de commande ».
Si le devis ne vaut pas bon de commande, cela doit être indiqué aussi, et le bon de commande final devra, au choix, afficher visiblement le numéro de devis auquel il se rattache ou reprendre, à l’identique du devis qui s’y rapporte, le détail des prestations à réaliser.
Certains clients ne le savent pas forcément, mais le devis est un document contractuel : en d’autres termes, le devis ne sert pas qu’à comparer les prix des prestataires de votre liste et à aller au moins cher. Il doit permettre de valider la prestation envisagée, de vérifier que la proposition est bien en adéquation avec l’attente initiale, et définir le cadre de réalisation de la prestation.
En conséquence, le prestataire est obligé de réaliser les opérations énoncées sur le devis et le client, lui, doit s’en tenir à elles.
Si des prestations non indiquées (et donc imprévues dans le contrat initial) sont à ajouter en cours de projet, il est tout à fait normal que le prestataire émette un nouveau devis pour celles-ci :
Vous acceptez le devis supplémentaire : les nouvelles contraintes sont ajoutées à la liste des opérations ...
Vous le refusez : vous devrez vous en tenir à ce que vous aviez demandé au départ. Il n’est pas rare que des clients ne comprennent pas ce processus (du moins, pour ma part, j’ai souvent eu des questions à ce sujet).
Si j’indique au client que j’installerai sur son site un nombre N de prestations pour XXXX euros, chacun de nous devra s’en tenir à ces termes initiaux.
Dans le cas contraire, il faudra prévoir de rajouter quelques euros car le travail de votre prestation me demandera plus de temps que prévu.
Voici ce que votre devis doit présenter, et ce que vous devez vérifier avant de signer (en dehors, bien sûr, des traditionnelles mentions légales que sont le n° de SIRET du prestataire, ses coordonnées…)
1) Vérifiez que le devis exprime de manière claire (en intitulé du document, sur une ligne « missions » …il y a diverses possibilités) les missions qui seront à la charge du prestataire.
Par exemple, si vous avez demandé un site e-commerce, et que nulle part vous ne voyez la mention « site e-commerce » ou que rien dans le descriptif des prestations n’évoque cette spécificité du site, c’est potentiellement risqué : si la mention « e-commerce » n’apparaît pas dans le devis et que le prestataire vous livre un site vitrine, vous ne pourrez pas réclamer grand chose et ce même si votre cahier des charges faisait état de cette spécificité.
Le cahier des charges est lui aussi un document contractuel, mais il ne constitue pas à lui seul le contrat commercial, qui dans notre cas est bien matérialisé par le devis / bon de commande. Un cahier des charges mentionnant un site e-commerce mais un devis signé faisant simplement état d’un « site internet », ça n’a plus beaucoup de valeur…
2) Faites également un petit test très simple : après lecture du devis et si celui-ci a été clairement rédigé, vous devriez être en mesure de reformuler avec vos propres mots le type de prestation proposée : intitulé, outil utilisé (CMS, pas CMS? Si oui, lequel?), étapes et modalités de création/de développement (combien de maquettes par exemple), fonctionnalités du site proposé, délais de réalisation, conditions de mise en ligne si vous avez demandé ce service, et enfin prix total du projet (de la création à la livraison finale).
La liste n’est pas exhaustive et dépend également du projet engagé, mais c’est déjà une bonne base de réflexion.
3) Vérifiez que le prestataire vous donnera accès à la version de développement de votre site :
Ce service est indispensable afin que vous puissiez contrôler l’avancée des travaux et vérifier que tout se passe selon vos spécifications.
La version de développement vous permettra également de tester le site avant sa mise en production définitive : modules, fonctionnalités, navigation, test des plateformes de paiement….
Si votre prestataire vous annonce que vous n’aurez pas accès à une telle interface, fuyez.
Vous devez absolument pouvoir valider la version finale du site web avant sa mise en ligne car mise en ligne = facture.
Si le site mis en ligne n’est pas fonctionnel et que vous n’avez pas eu l’occasion de le tester…la facture arrivera quand même et il y a fort à parier que vous aurez beaucoup de mal à faire réaliser les prestations manquantes.
Sans compter le préjudice subi par votre activité avec la mise en ligne d’un site à moitié terminé…
4) Je ne vais pas énumérer ici tout ce que pourrait contenir votre document : il y a autant de devis que de sites web, mais concrètement, à la lecture du document, gardez à l’esprit une question :
Les contraintes émises par le cahier des charges sont-elles respectées ?
- Ai-je effectivement une interface d’administration ?
- Puis-je ajouter moi-même des fiches produits ?
- Mes clients peuvent-ils s’enregistrer sur mon site ?
- Ont-ils accès au récapitulatif de leurs commandes ?
- Puis-je modifier moi-même les textes ?
bref, tout ce dont vous avez besoin et que vous avez indiqué en amont au prestataire. Si ce n’est pas le cas, demandez une révision du document en pointant les éléments manquants.
Avant de passer à la seconde partie, je vais tout de même nuancer un peu ce que j’ai pu dire dans les deux premiers articles, notamment au sujet des termes techniques :
- Il y en aura toujours dans un devis, et dans la bouche d’un prestataire web, c’est inévitable, il faut appeler un chat un chat.
Ce que je veux dire lorsque je vous conseille de tenter de reformuler la prestation qui vous est proposée : il y a aura peut-être des termes plus ou moins techniques dans votre devis.
Par contre, si vous êtes incapable d’énoncer à haute voix ce que vont permettre ces termes techniques, alors ne signez pas.
Demandez des éclaircissements et une nouvelle version du document, avec un détail « accessible » des prestations (autrement dit compréhensible même par un non initié).
Vous devez absolument comprendre ce que vous achetez car c’est votre meilleure protection. Dans le cas contraire, un prestataire mal-intentionné pourra vous vendre n’importe quoi, et à n’importe quel prix.
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